L'Oreille bigleuse : la MAO à tâtons !

Un mal qui à tendance à nous ronger

La plugotoxicomanie

Imaginez une salle, des chaises en cercle, un animateur au sourire bienveillant — psychologue de formation — et tout autour, des maoïstes silencieux.

Un homme se lève timidement :

— Bonjour, je m’appelle Emmanuel.
— Bonjour Emmanuel.
— Moi aussi, j’ai une consommation problématique et déraisonnable de plugins…

Je suis bien mal placé pour donner des conseils, tel un toxicomane qui mettrait en garde les jeunes contre les drogues. Et pourtant : méfiez-vous de la surconsommation de greffons numériques.

J’en ai plus d’un millier installés.

Beaucoup viennent de bundles, et un bon paquet ont été achetés sur des sites de type « greffonshop », souvent à prix cassé. C’est tentant, alors on cède. On teste, on joue… et puis on oublie. Ils restent là, chargés par défaut dans la STAN, occupants inutiles de projets futurs.
Je me promets régulièrement de faire du ménage, mais j’abandonne vite. Et puis, une nouvelle promo tombe : le plugin du siècle, à 2,99 €. Je n’en ai pas besoin, mais… « on ne sait jamais ». Ce jour ne vient jamais.
Quand je compose, j’en reviens toujours aux mêmes instruments virtuels : ceux que je connais, ceux qui répondent bien, ceux que je trouve simples et inspirants.

Et au moment du mix…

Je ne sais plus pourquoi j’avais acheté tel ou tel plugin. Je cherche, je farfouille, je perds du temps (et je repense à l’argent déjà perdu). Finalement, je finis par utiliser le chorus habituel, le delay que je bricole à chaque fois pour obtenir ce que je veux.

Je crois que 75 % des plugins que je trouvais géniaux au moment de l’achat ne me servent à rien. Des simples achats compulsifs !