L'Oreille bigleuse : la MAO à tâtons !

Le douloureux sujet du mastering

Le mastering est une étape cruciale de la production musicale. Et comme les Takers dans les studios d’enregistrement, c’est un métier à part entière — un métier d’oreille, d’expérience, de précision, de bon matériel… bref, ça ne s’improvise pas.
Comme je l’ai déjà évoqué, le mixage ne doit pas chercher à “sonner fort” à tout prix. Il doit avant tout être lisible, équilibré, clair. Laissez donc de la marge de manœuvre à l’ingé mastering : préparez vos stems proprement, sans saturation, avec suffisamment de headroom.
Ensuite, tout dépend de vos ambitions. Si vous pensez tenir un hit, un vrai — le tube qui va tout changer — n’en sabotez pas le potentiel avec un pseudo-mastering maison. Faites appel à un pro. Même si le mix est raté, un bon ingé mastering saura vous dire franchement si le mix pose problème. 
Mais si, plus modestement, votre titre est destiné à un public restreint — une sortie confidentielle, un album pour vos fans déjà conquis — alors d'autres options s’offrent à vous.
Certaines plateformes de distribution proposent un mastering automatique en ligne. C’est rapide, peu coûteux… mais soyons clairs : ce ne sont pas des oreilles humaines qui s’en occupent.
Les plugins à base d’intelligence artificielle — comme ceux d’iZotope, IK Multimedia ou Brainworx — produisent un résultat souvent comparable à celui des services en ligne. Pas parfaits, mais parfois utiles.
Quant à moi, je ne prétends pas faire mieux, mais j’ai souvent été déçu par le rendu final. J’ai donc adopté une approche un peu hybride.
Comme les fréquences que j’entends encore correctement correspondent à la zone la plus sensible du spectre, je laisse l’IA me faire des propositions. Je les écoute, j’analyse ce qu’elle a fait, et je retouche légèrement ce que je peux juger avec mes oreilles — principalement pour éviter les excès : trop criard, trop plat, trop brillant...
En réalité, je me sers des presets générés par Ozone (iZotope), T-RackS (IK Multimedia) ou bx_mastering (Brainworx) comme d’une référence de travail. Je ne touche pas aux extrêmes (que je n’entends plus très bien), mais j’interviens modérément sur ce que je perçois encore.
Je ne dis pas que c’est la bonne méthode. Mais c’est celle qui me convient… et qui semble compatible avec les jeunes oreilles du petit Gérard.
À force de les utiliser, j’ai remarqué quelques tendances propres à ces outils :
Ce sont les défauts que je leur trouve, mais beaucoup les trouvent efficaces, et leurs presets bien adaptés. Certains leur reprochent toutefois une homogénéité excessive, presque stérile.
Mais dans tous les cas, ils passent l’épreuve des plateforme de diffusion et encore une fois, si vous jugez que votre travail mérite le meilleur, confiez-le à des pros reconnus !