Le traitement informatique
Être à la pointe de la technologie… à moindre frais !
S’il y a bien un mythe qui a la vie dure dans le monde de la MAO, c’est celui du matériel obsolète. Cette petite musique qu’on entend partout :
« Ton ordi a cinq ans ? Pouah ! Il est bon pour la déchetterie. » « Tu n’as pas le dernier Mac M4 Ultra Turbo Max ? Comment tu fais pour mixer ?! » « Ce plugin est inutilisable sans un processeur 12 cœurs minimum ! »
Ces exploits sont souvent relayés par quelques influenceurs, des tests sponsorisés, des pubs camouflées, ou encore des forums peuplés de specs-maniaques… Bref, tout un univers qui confond progrès technique et progrès musical.
Heureusement, une petite résistance s’organise. On commence à entendre des voix dire :
« Et si on faisait plus… avec moins ? »
« Ton ordi a cinq ans ? Pouah ! Il est bon pour la déchetterie. » « Tu n’as pas le dernier Mac M4 Ultra Turbo Max ? Comment tu fais pour mixer ?! » « Ce plugin est inutilisable sans un processeur 12 cœurs minimum ! »
Ces exploits sont souvent relayés par quelques influenceurs, des tests sponsorisés, des pubs camouflées, ou encore des forums peuplés de specs-maniaques… Bref, tout un univers qui confond progrès technique et progrès musical.
Heureusement, une petite résistance s’organise. On commence à entendre des voix dire :
« Et si on faisait plus… avec moins ? »
Il fut un temps où 24 pistes, c’était du luxe…
Dans les années 70, faire un morceau avec 24 pistes était un privilège réservé aux gros studios. Les plus fous (et les mieux dotés) poussaient jusqu’à 48, en synchronisant deux magnétos 24 pistes — un cauchemar technique, coûteux, bruyant, et pas franchement plug & play.Et pourtant, dans ces conditions très "roots", on a pondu des chefs-d’œuvre :
- “Bohemian Rhapsody” de Queen – des dizaines de couches de voix, tout en analogique.
- “Da Ya Think I’m Sexy” de Rod Stewart – record de pistes pour l’époque.
- “Dark Side of the Moon” de Pink Floyd – 16 puis 24 pistes, et toujours cité comme une référence de production.
Aujourd’hui : 300 pistes, 12 reverbs… et pas une idée
Même un petit laptop d’entrée de gamme peut :- gérer 100 pistes audio,
- faire tourner des synthés virtuels gourmands,
- appliquer des effets en temps réel… le tout sans transpirer.
Mais voilà : ce n’est plus la technologie qui limite la créativité. C’est souvent l’inverse. Trop de choix, trop de plugins, trop de presets… et on se perd.
Ce qui compte, c’est ce que l’on fait avec
Pour retravailler d’anciens projets, il m’arrive de ressortir un vieux Mac mini G4 (1,42 GHz, monocœur). Une machine d’entrée de gamme à l’époque, aujourd’hui âgée de 20 ans. Je l’ai équipée d’un DSP externe trouvé pour une bouchée de pain… et le résultat est bluffant :- plus de 24 pistes sans sourciller,
- des effets haut de gamme comme la VSS3 de TC Electronic — une réverbe toujours utilisée en pro,
- et surtout l’Access Virus, un synthé virtuel analogique devenu culte et toujours d’actualité.

Moralité ?
1975 : Studio à 500 000 $ → 24 pistes 2025 : Laptop à 500 € → 300 pistes et des instruments dignes de Hans ZimmerAvant de croire que son matériel ne tient plus la route, il est bon de se poser les bonnes questions :
- Est-ce que mon matériel m’empêche vraiment de créer ?
- Ou me suffit-il juste de mieux le connaître ?
Au final, le public s’en fout que votre CPU soit d’ancienne génération.
Lui, ce qu’il entend, c’est si ça groove ou pas.
Attention toutefois : du matériel ancien peut devenir incompatible avec Internet.
Même s’il existe des fanatiques qui maintiennent certains navigateurs à jour, l’OS, lui, reste vulnérable à des failles connues — et qui ne seront plus jamais corrigées. Mieux vaut donc être prudent !