L'Oreille bigleuse : la MAO à tâtons !

Greffons les amis, greffons !

Bon, c’est quand qu’on parle de la collection de plugins indispensables ?

Minute, Gérard !
Je pourrais vous proposer un top 5 des meilleurs plugins à avoir absolument dans sa station de travail. Je pourrais, oui. Mais cela n’aurait aucun sens.
Des ingénieurs du son de mon entourage m’ont souvent dit :
« Un bon EQ, une bonne compression, une petite saturation et une bonne réverbe, il ne te faut rien de plus. » Et, tel Perceval, avec la même conviction, je répondais : « C’est pas faux. »
Ce qui est cité là est tout à fait vrai, et ces outils sont souvent fournis en version de base avec la plupart des bonnes STAN : Cubase, Logic, Live, etc. Et généralement, ces outils « de stock » sont d’excellente qualité, techniquement irréprochables : égaliseurs transparents, compresseurs neutres, réverbes propres. Pourtant, cela ne suffit pas toujours.
Nos oreilles, façonnées par des décennies de musique enregistrée sur matériel analogique, sont devenues sensibles à certaines couleurs sonores spécifiques. Et la mode actuelle, très marquée par le « vintage », ne fait que renforcer cette attente culturelle.
Mixer uniquement avec des outils très neutres peut donc s’avérer contre-productif, selon les styles. D’où l’intérêt des plugins qui simulent des équipements analogiques. Certains cherchent à reproduire fidèlement les machines d’origine, d’autres cherchent à évoquer le souvenir que nous en avons. On pourrait penser que seule la fidélité absolue compte, mais ce n’est pas si simple. Personnellement, je préfère souvent la seconde approche.
Par exemple, j’utilise à la fois des plugins UAD et Softube qui modélisent les mêmes machines. Les UAD sont au plus proche des originaux ; les Softube recréent brillamment ce que notre mémoire en retient. Les deux approches se valent, tout est question de perception.
J’ai longtemps cru que ces simulations analogiques relevaient surtout de l’effet placebo. J’étais partisan de la précision chirurgicale. Je me trompais. Ces plugins apportent bel et bien quelque chose : un léger supplément d’âme. Individuellement, leur effet est souvent subtil, mais cumulés, ils contribuent à donner de la cohérence au mix — à condition, bien sûr, que celui-ci soit déjà solide. Certains parlent de « mojo », et je crois que c’est le terme juste. Ces plugins salissent un peu le son, introduisent une part d’imprévu… et cela insuffle de la vie.
Mais attention :
ce ne sont pas des solutions miracles. Ce sont des outils à manier avec discernement, en accord avec sa culture musicale et ses objectifs sonores. Mais surtout, ça ne convient pas à tous les style et tout le monde n’est pas fan du son « vintage ».

Quelques repères parmi les éditeurs

Je ne peux pas vous conseiller le plugin miracle — il n’existe pas. Mais je peux vous donner quelques repères sur les éditeurs, selon leur philosophie :
Cette liste n’est ni exhaustive ni hiérarchique. Le mieux reste de s’informer via des sources honnêtes et des retours d’utilisateurs, sans céder aux sirènes du marketing.

Quelques outils utiles en situation de handicap (et au-delà)

En plus des incontournables déjà mentionnés (EQ, compression, saturation, réverbe), voici quelques outils que je trouve précieux, notamment dans le cadre d’une audition dégradée :
Et puisqu’on parle d’outils adaptés, j’ajouterais Melodyne Assistant (Celemony) à cette liste, surtout pour celles et ceux qui, comme moi, peinent à percevoir les hautes fréquences au-delà de 10 kHz. Ce logiciel permet littéralement de voir les sibilantes qu’on n’entend plus, et de les corriger avec précision. Visuellement, c’est limpide. Et à l’écoute, d’après le petit Gérard , mon jeune voisin, le résultat est tout à fait convaincant.

Pour conclure…

Le mixage est une discipline passionnante. Et pour aller plus loin — ou pour débuter — je ne peux que recommander la chaîne YouTube la plus pédagogique que je connaisse : Académix, animée par Adrien, un homme de métier à l’approche claire, concrète et bienveillante.
Comme il le dit si bien :
« Tu verras, ce n’est pas bien compliqué. »
Et il a raison
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