Le mélange !
Oui, c’est littéralement ce que veut dire le mot mixage.Avant de commencer...
Avant même de parler de plugins, de compresseurs ou de réverbes vintage, il faut rappeler une évidence souvent négligée : le cerveau pardonne plus facilement une image moyenne qu’un son médiocre. En mixage comme dans la vie, l’oreille est souvent plus exigeante que l’œil.
Là où notre regard tolère une image floue ou compressée sans trop rechigner, notre audition, elle, traque la moindre saturation, le souffle, l’imprécision spectrale ou l’inconfort dynamique. Pourquoi ? Parce que notre système auditif fonctionne comme un analyseur fréquentiel extrêmement fin, capable de distinguer plusieurs couches de son simultanément. L’œil, quant à lui, perçoit des informations globales de couleur et de forme, mais ne réalise pas une analyse spectrale au sens acoustique.
De plus, le son s’impose à nous : il est omnidirectionnel, il nous entoure, il ne se laisse pas "éviter" comme une image. Il est aussi plus émotionnellement engageant, car il stimule des zones profondes du cerveau impliquées dans l’alerte, le plaisir ou la peur. C’est pourquoi, en mixage, la qualité du support de départ est cruciale. Un bon enregistrement mal mixé peut encore être sauvé. L’inverse est beaucoup plus difficile.
À retenir : Un vieux film à l’image tremblotante mais au son propre est encore regardable. L’inverse, souvent, ne l’est plus. En mixage, mieux vaut une prise brute mais claire qu’un chef-d’œuvre artistique enregistré dans un placard.
Le mixage n’obéit pas à des règles fixes. C’est un savoir-faire, une combinaison d’intuition, de méthode, de sensibilité et de rigueur. Il est exigeant, mais pas élitiste : même une personne malentendante peut mixer, surtout si elle connaît bien ses outils et ses limites. D’autant que les stations audionumériques modernes permettent un travail non destructif, propice à l’expérimentation.
Là où notre regard tolère une image floue ou compressée sans trop rechigner, notre audition, elle, traque la moindre saturation, le souffle, l’imprécision spectrale ou l’inconfort dynamique. Pourquoi ? Parce que notre système auditif fonctionne comme un analyseur fréquentiel extrêmement fin, capable de distinguer plusieurs couches de son simultanément. L’œil, quant à lui, perçoit des informations globales de couleur et de forme, mais ne réalise pas une analyse spectrale au sens acoustique.
De plus, le son s’impose à nous : il est omnidirectionnel, il nous entoure, il ne se laisse pas "éviter" comme une image. Il est aussi plus émotionnellement engageant, car il stimule des zones profondes du cerveau impliquées dans l’alerte, le plaisir ou la peur. C’est pourquoi, en mixage, la qualité du support de départ est cruciale. Un bon enregistrement mal mixé peut encore être sauvé. L’inverse est beaucoup plus difficile.
À retenir : Un vieux film à l’image tremblotante mais au son propre est encore regardable. L’inverse, souvent, ne l’est plus. En mixage, mieux vaut une prise brute mais claire qu’un chef-d’œuvre artistique enregistré dans un placard.
Le mixage n’obéit pas à des règles fixes. C’est un savoir-faire, une combinaison d’intuition, de méthode, de sensibilité et de rigueur. Il est exigeant, mais pas élitiste : même une personne malentendante peut mixer, surtout si elle connaît bien ses outils et ses limites. D’autant que les stations audionumériques modernes permettent un travail non destructif, propice à l’expérimentation.
La première étape : nettoyer.
Même si la prise est excellente, il est fort probable que quelques petits accidents s’y soient glissés : clics, respirations, bruits parasites, fins de phrase inattendues… Toujours travailler sur des copies, et garder les originaux intacts. Car parfois, un "accident" devient une signature sonore.
Que serait Roxanne de The Police sans l’incident causé par Sting lorsqu’il s’est assis par mégarde sur un piano droit dans le studio ? Oui, ce fameux accord dissonant tout au début, suivi de rires spontanés… Sans cela, Roxanne aurait peut-être moins de caractère.
Que serait Roxanne de The Police sans l’incident causé par Sting lorsqu’il s’est assis par mégarde sur un piano droit dans le studio ? Oui, ce fameux accord dissonant tout au début, suivi de rires spontanés… Sans cela, Roxanne aurait peut-être moins de caractère.
Et après ?
Là, je n’ai plus de vérité universelle à offrir : chacun sa méthode, ses habitudes, ses affinités.
On commence souvent par la batterie, c’est vrai, mais ce n’est pas une règle. Certains attaquent par la voix, d'autres par la basse. L’important, c’est la cohérence et la méthode. Il faut bien connaître ses outils, surtout dans un environnement numérique où tout est possible… et où l’on peut vite se perdre.
Voir le son (quand l’oreille ne suffit plus)
C’est ici que je peux peut-être ajouter quelque chose qu’on lit moins souvent ailleurs.
Pour ceux dont l’ouïe n’est plus "hi-fi" (âge, fatigue auditive, ou particularité comme la presbyacousie), bonne nouvelle : il existe des outils pour voir le son.
Il est vrai qu’il vaut mieux mixer à l’oreille… Mais comme dirait mon petit voisin :
— « Mais comment qu’est-ce qu’on fait quand on entend pas bien ? »
— Eh bien, mon petit Gérard, on compense ! Et faute de grive, on mange du merle.
Il faut commencer par bien comprendre les mécanismes de la perception auditive. L’ouïe, comme la vue, n’est pas objective : elle est construite par le cerveau. Ce qui semble "vrai" ne l’est pas toujours, et inversement. Un son trop neutre peut paraître artificiel, tandis qu’un signal coloré peut sembler "naturel", car plus proche de ce que notre mémoire auditive attend. C’est un des enjeux de la psychoacoustique, ce champ passionnant à la frontière entre la science, la perception, et l’émotion.
Pour ceux dont l’ouïe n’est plus "hi-fi" (âge, fatigue auditive, ou particularité comme la presbyacousie), bonne nouvelle : il existe des outils pour voir le son.
Il est vrai qu’il vaut mieux mixer à l’oreille… Mais comme dirait mon petit voisin :
— « Mais comment qu’est-ce qu’on fait quand on entend pas bien ? »
— Eh bien, mon petit Gérard, on compense ! Et faute de grive, on mange du merle.
Il faut commencer par bien comprendre les mécanismes de la perception auditive. L’ouïe, comme la vue, n’est pas objective : elle est construite par le cerveau. Ce qui semble "vrai" ne l’est pas toujours, et inversement. Un son trop neutre peut paraître artificiel, tandis qu’un signal coloré peut sembler "naturel", car plus proche de ce que notre mémoire auditive attend. C’est un des enjeux de la psychoacoustique, ce champ passionnant à la frontière entre la science, la perception, et l’émotion.
Courbes isosoniques et références visuelles
Même si l’on entend bien, il est indispensable d’utiliser des outils visuels pour s'assurer d'un équilibre fréquentiel fiable. Les fameuses courbes de Robinson et Dadson (ou aujourd’hui les normes ISO 226) montrent que la perception du volume varie selon la fréquence et selon le niveau sonore. En clair : ce que vous entendez n’est jamais ce que votre signal « est".
Heureusement, nos outils modernes permettent de visualiser ce que l’oreille ne perçoit plus exactement.
Exemple : Tonal Balance Control d’iZotope. Ce plugin affiche la répartition spectrale du signal en fonction de seuils perceptifs adaptés à différents styles musicaux. Mieux : on peut y comparer un mix à d'autres morceaux de référence.
— Souhaitez-vous faire appel à un ami ?
— Oui, Jean-Pierre, je vais appeler mon voisin, le petit Gérard !
Lorsqu’on ne peut plus juger seul, il est essentiel de solliciter un avis extérieur. Il ne s’agit pas simplement de chercher une approbation, mais bien une perception complémentaire. L’idéal est de pouvoir s’appuyer sur une personne dotée d’une bonne oreille — un auditeur exigeant, jeune si possible, ouvert à des styles variés, capable de formuler un ressenti honnête. Il n’est pas nécessaire que cette personne dispose d’un matériel haut de gamme ; une écoute attentive et une sensibilité musicale suffisent largement.
Il peut même être judicieux d’offrir à cette personne un équipement d’écoute de bonne qualité à prix raisonnable. Ce geste renforce la collaboration et permet de s’assurer que les retours seront effectués dans de bonnes conditions.
Il est important d’encourager ce type de retour, même s’il s’exprime de manière imagée : « Ça fait beaucoup de tchii tchii » ou encore « La voix résonne comme dans une salle de bain » sont des observations précieuses. Une fois traduites, elles peuvent révéler un excès de réverbe, une dynamique mal maîtrisée ou un équilibre spectral à corriger.
Il est également utile d’écouter ses propres mixes sur différents systèmes de restitution sonore : enceintes de monitoring, casque audiophile, haut-parleurs d’ordinateur, autoradio, smartphone… Même avec une audition imparfaite, l’expérience cumulée, la comparaison et l’analyse croisée permettent d’objectiver certains défauts. Ce n’est pas une garantie d’infaillibilité, mais un moyen efficace de compenser une perte d’acuité par une méthodologie rigoureuse.
Exemple : Tonal Balance Control d’iZotope. Ce plugin affiche la répartition spectrale du signal en fonction de seuils perceptifs adaptés à différents styles musicaux. Mieux : on peut y comparer un mix à d'autres morceaux de référence.
Hélas, rien ne remplacera non plus une bonne oreille.
Je n’ai jamais vraiment eu cette chance — du moins, pas au moment de mixer. Durant l’enfance, l’oreille était meilleure, mais elle servait avant tout à écouter, à engranger des souvenirs musicaux. Ce capital auditif ancien s’avère pourtant précieux : il permet aujourd’hui, même avec une audition dégradée, de reconnaître sur un spectrogramme des éléments visuellement marqués qui évoquent des sensations autrefois perçues. Ce pic dans l’aigu, par exemple, correspond peut-être à une cymbale trop brillante. Mais si ce n’était pas cela ? Le doute persiste.— Souhaitez-vous faire appel à un ami ?
— Oui, Jean-Pierre, je vais appeler mon voisin, le petit Gérard !
Lorsqu’on ne peut plus juger seul, il est essentiel de solliciter un avis extérieur. Il ne s’agit pas simplement de chercher une approbation, mais bien une perception complémentaire. L’idéal est de pouvoir s’appuyer sur une personne dotée d’une bonne oreille — un auditeur exigeant, jeune si possible, ouvert à des styles variés, capable de formuler un ressenti honnête. Il n’est pas nécessaire que cette personne dispose d’un matériel haut de gamme ; une écoute attentive et une sensibilité musicale suffisent largement.
Il peut même être judicieux d’offrir à cette personne un équipement d’écoute de bonne qualité à prix raisonnable. Ce geste renforce la collaboration et permet de s’assurer que les retours seront effectués dans de bonnes conditions.
Il est important d’encourager ce type de retour, même s’il s’exprime de manière imagée : « Ça fait beaucoup de tchii tchii » ou encore « La voix résonne comme dans une salle de bain » sont des observations précieuses. Une fois traduites, elles peuvent révéler un excès de réverbe, une dynamique mal maîtrisée ou un équilibre spectral à corriger.
Il est également utile d’écouter ses propres mixes sur différents systèmes de restitution sonore : enceintes de monitoring, casque audiophile, haut-parleurs d’ordinateur, autoradio, smartphone… Même avec une audition imparfaite, l’expérience cumulée, la comparaison et l’analyse croisée permettent d’objectiver certains défauts. Ce n’est pas une garantie d’infaillibilité, mais un moyen efficace de compenser une perte d’acuité par une méthodologie rigoureuse.